We did it ! Avec la pluie, les nuages et le froid, mais on l’a fait. Il nous aura fallu 9 heures de randonnée aller / retour dont 4h pour grimper au sommet. C’était difficile, par moment inquiétant, mais le pire dans tout ça c’est qu’on a rien à vous montrer ! 😩Explications…
Concepción, les premiers 1000 mètres
Le volcan Concepción est le deuxième plus haut du Nicaragua avec 1700 mètres d’altitude. Le premier s’appelle San Cristóbal et culmine à 1745 mètres. 45 petits mètres qui volent la vedette à Concepción. En tout cas nous, un peu plus ou un peu moins on était lancés !
Nous avons commencé l’ascension à 08h00 du matin dans une végétation dense, mi-forêt mi-jungle, qui entoure le volcan. Le guide nous a annoncés trois types de terrains : une forêt tropicale humide, dite rainforest, une seconde forêt très basse à cause des vents forts sur les 1000 mètres d’altitude, enfin de la roche volcanique jusqu’au sommet.
La forêt tropicale de Concepción regorge d’espèces animales (dont les tarentules ! 😰🕷). Nous avons eu la chance d’en apercevoir quelques unes (heureusement pas de tarentules 😏). Commençons par les singes ; on vous parle souvent des monos negros, les singes hurleurs que nous avons vu de près à Charco Verde. Ils étaient toujours là pas bien loin de nous, mais cette fois on a aussi vu des capucins appelés cara blanca.
[blockquote text= »La légende raconte qu’à l’origine tous les singes étaient blancs. Un jour ils se sont rassemblés autour d’une idée : défier le bon Dieu pour montrer qui sera capable de faire le plus de bruit. Tous les singes se mirent à hurler très fort mais cela n’a pas impressionné le bon Dieu qui leur donna une seconde chance. Les singes se mirent à hurler de plus belle, encore et encore, bien plus fort. Vînt le tour du bon Dieu qui fît retentir une première fois le tonnerre. Les singes se mirent à rire. Le bon Dieu saisit sa seconde chance et fît abattre le tonnerre et la foudre. Les singes furent tellement effrayés par le bruit et la déflagration, qu’ils protégèrent ce qu’ils avaient de plus précieux. Le reste de leur corps fût noirci par la foudre. Ainsi sont nés les capucins à face blanche et les singes noirs à uevos blancos ! 🙊 » text_color= »#000000″ width= » » line_height= »undefined » background_color= »#ffdfba » border_color= » » show_quote_icon= »no » quote_icon_color= » »]
Inutile de faire un dessin sinon Google Image peut vous éclairer 😜!
Parmi les autres espèces que nous avons croisées, pas mal de volatiles avec les chocoyo, les urracas, et le magnifique guardabarranco, ou le motmot à sourcils bleus, qui est un emblème national. D’autres espèces bien plus petites cette fois nous ont marquées : la fourmi zompopo. Pour une fourmi croyez-moi qu’elle est loin d’être petite ! Des ribambelles de travailleuses filaient entre nos pattes, transportant des feuilles jusque dans leur nid pour en faire des cultures de champignons. La minute Arte s’arrête là.
Pour finir, grosse surprise en arrivant sur un plateau à 1000 mètres d’altitudes. Des vaches. Tranquille Émile elles montent jusque-là, empruntant à leur rythme d’autres sentiers moins immergés dans la forêt.
Quand l’ascension démarre pour de bon
« Todo bien ? Si claro ! » Petit pause déj à l’abri du vent dans un buisson. Nous sommes dans la seconde partie du volcan. Souvenez-vous après la pluie vient le beau temps, non je rigole, après la forêt tropicale vient la petite forêt d’arbrisseaux. En fait il s’agit d’une végétation miniature où les arbres n’atteignent pas plus de 2 mètres de hauteur. Pour cause : le vent qui souffle fort à cette altitude. Ils poussent alors près du sol, presque couchés. Heureusement qu’ils étaient là d’ailleurs sinon on se serait fait emporter par les rafales de vent qui atteignaient jusqu’à 80 km/h. La vue est tantôt époustouflante, tantôt cachée par les nuages. On réalise à ce moment-là le dénivelé de malade qui nous attend.
La suite du périple s’annonçait pluvieuse, bien que le guide ne cessait de nous assurer qu’il ferait beau en haut, parce que l’on serait au-dessus des nuages. Mon oeil. Les dernières 2h ont été vraiment compliquées. On s’est pris la pluie, le vent, le tout complètement enfouis dans les nuages. La nature nous a réellement impressionnés lorsqu’on est arrivés sur la partie purement rocheuse. Nous n’étions rien. Rien parmi l’immensité des éléments autour de nous. Parfois nous marchions dans le creux de crevasses causées par les dernières coulées de lave datant de l’éruption de 2009. C’était dingue.
Le souci c’est que nous avons commencé à douter de la sincérité de notre guide. Le temps ne s’améliorait pas et Flo a ressenti mon inquiétude. Est-ce qu’un autre guide aurait continué l’ascension ? Les conditions n’étaient-elles pas un peu dangereuses ? Étant donné qu’on n’y voyait rien, on aurait presque cru qu’on escaladait une montagne. Presque. Si les pierres sous nos pieds n’étaient pas chaudes ! Hé oui nous étions sur un volcan, et actif qui plus est. Sur les derniers 100 mètres avant d’atteindre le cratère, il y avait un bon nombre de petites cheminées, laissant échapper de la fumée très chaude à l’odeur de souffre. C’était vraiment dingue.
Al final
Quelle frustration… Nous avons atteint le sommet il était un peu plus de 13h. Le guide ne cessait de s’excuser pour le temps mais on s’entendait à peine tellement que le vent soufflait. Il nous montrait du doigt le cratère mais on ne voyait pas à 2 mètres devant nous. Nous avons quand même immortalisé le moment, puis nous nous sommes assis quelques instants avec le petit espoir que le temps pourrait changer. Pero nada…
Très déçus nous avons pris le chemin du retour. 5h plus tard, des crampes plein les jambes pour Flo et la tremblote dans les miennes, nous retrouvions le calme plat d’en bas. La journée avait été plutôt ensoleillée sur Moyogalpa. Les nuages s’étaient agglutinés, comme souvent autour de la cime du volcan Concepción.
Le revers de la médaille
Plus tard nous avons compris que le guide qui nous a accompagné n’avait pas été sincère avec nous. Nous avons été dupé sur le prix, sur les conditions météo, sur des « preuves photos »… En fait à cause du microclimat qui règne sur Ometepe en plus de la saison actuelle des pluies, nos chances d’avoir du beau temps étaient infimes. Ça été dur pour nous parce qu’on s’est demandés pour la première fois si on ne faisait pas confiance aux gens d’ici un peu trop vite.
Cette expérience, ajoutée à d’autres depuis, nous a fait beaucoup réfléchir sur la suite de notre voyage et notre rapport aux nicaraguayens. La condition du pays n’est pas excellente, et il ne fallait pas l’oublier.